On peut voir l’humanité de cette manière : nous ne sommes finalement qu’une bande de colocataires se partageant la seule planète habitable aujourd’hui connue dans tout l’univers. Qu’on le veuille ou non, je pense que sa protection est l’affaire de tous : états, individus et organisations. Intéressons nous à ces dernières, car au fond on peut vraiment se le demander : pourquoi les organisations devraient-elles se préoccuper d’environnement et comment engager ses équipes et collègues autour du sujet ?

Pourquoi se préoccuper de la lutte pour la protection de l’environnement en entreprise ?

On peut légitimement se poser la question de pourquoi la protection de l’environnement devrait devenir une priorité dans votre entreprise, surtout si cela n’a rien à voir avec votre cœur de métier.
Chez Time to Act, nous sommes convaincus que c’est devenu un incontournable, et c’est une bonne nouvelle ! Je vous propose un petit tour d’horizon des bonnes et mauvaises raisons de s’y mettre sérieusement dès aujourd’hui.

Commençons par les mauvaises raisons de s’y mettre… mais qui sont des raisons quand même :

    • Tout le monde en parle !
      Alors 60% des entreprises du CAC 40 ont annoncé qu’elles seraient “neutres en carbone” en 2050, même si cette affirmation est un mensonge et un non-sens total, cela illustre à quel point tout le monde se sent obligé d’en parler…
    • On commence à se poser des questions…
      A force de vivre des étés caniculaires et de passer son temps à zapper entre les reportages sur les inondations, les sécheresses, les famines… on commence à se poser des questions ! L’accélération des catastrophes liées au changement climatique a un seul effet positif, ce changement commence à suffisamment se matérialiser pour le rendre plus tangible pour nous tous. Heureusement, le sujet est de mieux en mieux couvert dans les médias et l’opinion publique est de plus en plus sensible au sujet. Cela questionne donc tant sur le plan personnel que professionnel. Si la pression externe ne vous fait pas bouger, ça va finir par se sentir de la part de vos collègues ou équipes…
    • … et ils ne sont pas seuls, car tous les candidats à l’embauche vous posent aussi la question !
      Vous n’y couperez pas, tous les candidats ont deux questions : On peut faire combien de jours de télétravail ? Qu’est ce que vous faites pour l’environnement ? Avoir une réponse sincère à cette dernière question n’est pas qu’un sujet d’attractivité, c’est aussi une condition si vous souhaitez retenir les talents recrutés
    • Vos commerciaux ne savent plus quoi raconter dans leurs propositions commerciales.
      Et oui, car vos clients s’y mettent aussi, cette fois-ci, vous êtes cernés ! Il devient de plus en plus difficile de justifier vos engagements environnementaux par la réduction des impressions couleur et les écocups à la machine à café… Pour rester crédible, et différenciant, il va falloir aller (beaucoup beaucoup) plus loin.

Si vous ne vous retrouvez pas dans la liste précédente, il existe également plein de bonnes raisons d’intégrer durablement l’écologie dans la stratégie de votre entreprise :

    • Vous avez compris que ce n’est pas que la toquade de la direction RSE.
      Engager réellement toute l’entreprise sur le sujet de la préservation de la planète est de la responsabilité de tous. Chacun a un rôle à jouer dans son métier et est porteur d’une partie des solutions. Tant que tout le monde ne se sentira pas réellement concerné par le sujet et responsable, les projets d’ampleurs ne pourront pas aboutir et les engagements développement durable de votre entreprise resteront principalement superficiels et peu impactants.
    • Vous avez compris que ce n’est pas à opposer avec la performance économique.
      Il s’agit là d’avoir la curiosité intellectuelle de s’attaquer à une idée reçue très tenace : être écologique, ça coûte plus cher, donc c’est mauvais pour la performance financière de l’entreprise. Il existe pourtant de nombreux exemples d’entreprises ou d’organisations réellement vertueuses sur le plan écologique et qui sont également solides d’un point de vue financier. Pourquoi ? Car premièrement, avoir une démarche écologique rime en fait souvent avec économie (moins de gaspillages d’énergie, de matières premières, de déplacements…) ET c’est aussi un avantage concurrentiel si la démarche est sincère et efficacement documentée. Pour ne citer que quelques exemples d’organisations pionnières sur le sujet, intéressez vous à la MAIF, à Norsys (dans le domaine des services) ou encore à Biocoop. De plus, le dernier rapport du GIEC est formel, l’inaction climatique nous coûtera collectivement plus cher que de prendre des mesures dès maintenant pour limiter le changement climatique.
    • Vous avez découvert la SNBC… et vu la lumière !
      La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) est la déclinaison pour la France des Accords de Paris. L’objectif de ces accords ? Rien de moins que de tenter de garder une planète habitable, c’est-à-dire contenir le changement climatique sous la barre des +2 °C d’ici la fin du siècle. Pour se faire, la France se donne comme objectif l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, ce qui veut dire la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 445 MtCO2e en 2018 à 80 MtCO2e en 2050. Un petit challenge ! La SNBC décline les objectifs de réduction secteur par secteur, votre entreprise est donc forcément concernée, même si vous n’étiez pas au courant ! Plutôt que d’attendre qu’une réglementation s’impose à vous, vous pouvez choisir d’être proactif et d’anticiper la réduction attendue de votre impact carbone.

Comment mobiliser efficacement et durablement ses équipes et collègues ?

Niveau Padawan : Sensibiliser !

Première étape préalable, la sensibilisation. Si vous pensez que vos collègues ou équipes sont déjà bien sensibilisés au sujet du climat et de la protection de l’environnement car ils lisent le journal… vous vous trompez ! Alors qu’il devient réellement difficile de rencontrer quelqu’un en France qui n’a jamais entendu le mot “changement climatique”, le sujet est souvent mal compris. Les ordres de grandeur ne sont pas connus, et les liens ne sont pas bien faits entre les conséquences et les causes, y compris les liens avec notre vie personnelle ou professionnelle. 

Une bonne sensibilisation au sujet est donc un pré-requis à ne surtout pas bâcler. Un des meilleurs outils pour s’assurer que le sujet est bien compris est de participer à une Fresque du Climat. Ce jeu d’intelligence collective permet de reposer la vision 360° sur le sujet et d’avoir une réelle “prise de conscience”. Impossible de rester indifférent face à l’exercice, ce qui permet de déclencher l’énergie nécessaire pour amorcer des changements.

D’autres fresques existent pour sensibiliser sur d’autres sujets. Parmi celles-ci, je vous recommande particulièrement la Fresque du Numérique, la Fresque de la Biodiversité et la Fresque Océane.

Enfin, pour continuer à faire vivre le sujet dans la durée, soyez malin et utilisez les grands marronniers de l’année. Ces évènements peuvent être aussi l’occasion de sensibiliser sur la réduction de son empreinte carbone d’un point de vue personnel : usage du numérique, zéro déchet…

marronniers développement durable 2022

Niveau Maître Kenobi : Structurer un réseau interne de “Green Leaders”

Réduire l’empreinte écologique d’une organisation n’est pas la responsabilité de la RSE, c’est la responsabilité de chacune des entités de l’entreprise. Si vous pensez que le sujet est traité chez vous car il existe une direction RSE, pensez plus loin ! Chacun doit se sentir concerné par le sujet (cf le niveau Padawan), et doit s’être vu confié la latitude d’être force de proposition. Créer un réseau de “Green Leaders” est une bonne manière de générer cet appuie au sein de chaque équipe pour impliquer toute l’organisation tout en garantissant une cohérence dans les actions entreprises.

Niveau Grand Maître Yoda : Amorcer des changements structurels

Quelle est la raison d’être de votre organisation ? Bien peu savent répondre à cette question, alors même que Simon Sinek nous rabâche le sujet depuis 2009 (#balancetonWHY) ! Engager des changements profonds demande d’inscrire la protection de l’environnement dans la raison d’être de l’entreprise, et pourquoi pas devenir une entreprise à mission. Cela demande évidemment un engagement très fort des dirigeants et aussi une adhésion importante du reste de l’organisation.
Enfin, mener des chantiers à impact demande évidemment de réaliser un bilan carbone complet, incluant l’ensemble des émissions indirectes : des approvisionnements à l’utilisation et la fin de vie de vos produits ou services. Cette démarche doit être renouvelée régulièrement et les gains mesurés ! Dis comme ça, ça parait évident, je vous assure que largement moins de 10% des entreprises françaises en sont à ce niveau.

Comment résister au côté obscur et… au greenwashing ?

Tentant est le côté obscur, facile est le côté obscur… Un consultant vous a vendu que vous devriez viser la “neutralité carbone” et chercher à “compenser” vos émissions de gaz à effet de serre. Mauvaise pioche, vous êtes tombés dans le côté obscur ! Retour à la case départ (Fresque du Climat), vous n’avez visiblement pas bien compris le sujet. 

Pour en savoir plus, lisez aussi notre article : La “neutralité carbone”, palme d’or du greenwashing ?

En résumé …

Quelques soient vos raisons pour vous y mettre, s’engager pour l’écologie est devenu un incontournable, même quand on est une entreprise. Si vous en êtes au niveau Padawan, pas de panique ! La plupart des organisations françaises en sont également là. Il existe de plus en plus de supports pour sensibiliser à l’écologie en entreprise et de multiples occasions dans l’année pour en parler. Je pense que vous sous-estimez la quantité d’énergie positive que vous allez libérer et la force avec laquelle vos collègues sont capables de s’engager autour d’un projet aussi fédérateur que la sauvegarde de notre planète.

Pour en savoir plus, découvrez nos ateliers de sensibilisation à l’environnement en entreprise.

Sarah Bougeard pour Time to Act